Montreux, en Suisse, est une petite ville très agréable. Coincée entre le bout du lac Léman et les montagnes fribourgeoises du parc naturel Gruyère Pays-d’En-Haut. C’est un lieu de villégiature mais aussi de vie, particulièrement l’été, lors du festival de Jazz et le célèbre festival d’humour. Mais jeudi 24 mars, c’est pour une toute autre raison que cette dernière est apparue dans l’actualité helvétique mais aussi française. Une famille entière, originaire de France, et vivant au cœur de la cité s’est donnée la mort en sautant du balcon de leur appartement. Ce sont les premières conclusions de l’enquête qui ont été dévoilée au grand public et qui glace le sang. Le père, la mère, la sœur de cette dernière, et les deux enfants ont successivement sauté dans le vide pour se donner la mort. Sur les deux enfants, le jeune adolescent est encore vivant à ce jour, dans le coma. Face à une telle violence les amis et la famille, vivant à distance, essayent de comprendre cet acte qu’on ne peut décrire.
Le suicide est un véritable fléau de notre société post-moderne et particulièrement dans nos pays occidentaux. Problèmes financiers, une crise de couple ou divorce, dépression, graves maladies sont les éléments déclencheurs de l’acte irréparable et violent. Mais dans cette situation il semble y avoir une toute autre cause.
Depuis des mois, la famille s’est terre dans son appartement. Ne sortant presque pas, faisant des provisions abondantes, que les enquêteurs vont retrouver dans plusieurs pièces de l’appartement, la famille s’est coupée du monde extérieur qui lui était devenu hostile. Ce n’est pas un conflit de voisinage et encore moins une situation de guerre qui est à l’origine de ce replis mais une montée de la pensée survivaliste, complotiste.
Le matin du drame, la gendarmerie est venu frappée à la porte. L’adolescent de la famille n’étant plus scolarisée, les autorités se sont inquiétées. Est-ce que cette action a précipité le drame ? L’enquête, toujours en cours, va être longue et surtout douloureuse.
Un détail, révélé par la presse et les vidéos évoquant ce drame m’a interpellé. Sur la porte de l’appartement, figurait un slogan sur une pièce de bois peinte : « Jésus is the reason for season » « Jésus est la raison de la saison ». Ce slogan est très utilisé dans les milieux évangéliques à la période de noël pour évoquer la vraie raison de fêter la naissance du Christ. Il faut donc entendre Jésus est la véritable raison de faire la fête.
Revenons à cette famille. Etait-elle chrétienne ? Il y a de fortes chances. Mais se pose alors une autre question. Comment des croyants, des gens espérant au Salut en Jésus et à son proche retour, peuvent-ils en arriver à se couper du monde dans lequel ils vivent et en arrive à un geste si terrible ?
Loin de moi de vouloir juger ou condamner ces personnes qui sont avant tout des victimes. Mais résonne en moi un aveu d’impuissance, voire d’échec, dans ces périodes de crises que sont le covid ou la guerre en Ukraine. Sentiment d’échec car un nombre important de croyants, comme non croyants, a basculé dans une vision obscure et clivante du monde qui ne leur permet plus de voir la lumière qui peut jaillir. Sentiment d’impuissance face à la désinformation où la notion de justice, de raison ou de sagesse est devenue secondaire voire indifférente.
La Bible est le témoin de périodes de guerres, maladies, famines ou injustices telles que nous les vivons actuellement. Mais elle apporte aussi un espoir, un réconfort.
Dans Deutéronome 31.6 il est dit « Fortifiez-vous et prenez courage ! N’ayez pas peur et ne soyez pas effrayés devant eux, car l’Eternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi. Il ne te délaissera pas, il ne t’abandonnera pas. »
Certes dans ce texte il est fait allusion à la guerre, mais il évoque aussi toutes les guerres de nos vies face aux questions sans réponses.
Alors permettez-moi de conclure cette chronique en déformant ce slogan : « Jésus est la raison de toutes nos saisons ». Que nous traversions le bonheur au printemps, la joie en été, la tristesse en automne ou les pleurs en hiver, Jésus, Dieu, est toujours à nos côtés.
Ps Philippe Penner.