Un début de week-end comme les autres. Certains s’organisent pour aller faire du sport, sortir au théâtre ou aller manifester, d’autres pour passer du temps en famille. Pour que tout se déroule au mieux, des courses sont nécessaires. Personnellement, je vais dans une grande surface bien achalandée. Pour la petite histoire, il semblerait qu’elle fut la plus grande de France au moment de sa construction. Bref, un début de week-end classique.
Soudain, tout bascule : l’actualité nous rattrape. Sur la route, en face de cette grande surface, un banal accident de la route. Banal entre guillemet. D’abord parce qu’un accident de la route avec des blessés ou des morts reste un drame ; ensuite parce qu’il s’agit d’une personnalité connue, célèbre. En effet, l’humoriste Pierre Palmade vient de se déporter sur la voie de gauche et heurter frontalement un autre véhicule. Tous les médias relatent les faits : quatre personnes transportées en hélicoptère vers les hôpitaux parisiens avec un pronostic vital engagé. Malheureusement, le fœtus de 7 mois ne survivra pas ! Drames quotidiens sur les routes de France métropolitaine où plus de 53 000 accidents corporels se dénombrent chaque année.
Mais là, facteur aggravant, le conducteur était sous l’emprise de la cocaïne ! Stupéfiant illicite mais largement consommé. Stupéfiant permettant un état secondaire de décontraction, de bien-être allant presque jusqu’à l’euphorie. Enfin, c’est ce que l’on dit car je n’ai jamais testé cette substance.
La cocaïne pour soulager. La cocaïne pour éliminer les pensées qui pèsent, angoissent, obsèdent. La cocaïne pour passer dans un autre monde, celui de l’oubli. Tellement facile mais tellement trompeur et dangereux.
Pierre, selon ses dires et ses témoignages, avait beaucoup à oublier. Oublier ces choses qui torturent l’âme, qui enferment, qui oppressent. A 8 ans, le décès de son père, entre autres. Une violence, comme il en témoignera, je cite « Je fabriquai ma peine. Ma douleur était trop enfouie, donc je la simulais »[1] ; et en 1995 de poursuivre « Je prenais de l’alcool et des produits pour décompresser de mes angoisses. »[2]
Trop de poids enfouis à l’intérieur de lui. Trop de tensions et l’envie, le besoin d’oublier. Alors les psychotropes de toutes sortes deviennent une béquille voire un enfermement pour ne plus penser, ne plus souffrir. L’engrenage s’enclenche, sans fin. Ou plutôt si, bien souvent avec un drame comme celui évoqué.
Nous avons tous, à des degrés divers, un passé qui nous travaille, nous obsède voire nous angoisse. La fuite reste une option mais pas durable et surtout dangereuse. De l’autre côté, Jésus propose une autre option. « Venez auprès de moi, vous tous qui portez des charges très lourdes et qui êtes fatigués, et moi je vous donnerai le repos. »[3] Il s’agit de placer sa confiance en celui qui peut guérir les maux de la vie, qui peut offrir un avenir sans psychotrope. Libre.
Nos pensées à toutes les victimes de ces accumulations du passé, de ces accidentés de la vie.
Philippe Aurouze : édito du mardi 14 février 2023